Les collaborateurs disaient à Stéphane : mais comment acceptes-tu qu'il te traite ainsi ??
Stéphane était malade : surpoids et hypertension qui ont commencé à disparaître dès le lendemain de sa démission.
Ce père est un homme qui a "réussi". Réussite éclatante.
PDG qui a installé son fils à sa suite, comme directeur.
Très sûr de lui, péremptoire, convaincu que ce qui lui a réussi doit aussi réussir à d'autres.
Et le voici qui dicte le bon chemin à suivre. Il le fait pour le bien des autres. C'est pour ton bien que je te donne ces conseils. Tu en fais ce que tu veux,... mais je te préviens.
"Moi, je connais la nature humaine." Cette affirmation, parfois, sert de prétexte à la tyrannie. Celui qui dicte le bon chemin, c'est le conducador, le dictateur. Un bon père de famille.
Il croit que son expérience fait loi,
il croit qu'à tous, il peut appliquer les ressorts de sa propre situation, de son propre chemin.
Il ignore que la réussite est un miracle d'ajustement entre un contexte et une personnalité. (1)
Mais quelle est donc cette façon de transformer une conviction en injonction pour les autres ??
C'est très fréquent, comme une confiance exagérée pour sa propre pensée, ses propres analyses, ses interprétations, ses sources d'informations.
"Les difficultés viennent de ceux qui ne veulent pas adopter nos façons, nos convictions. Les gens devraient vivre comme nous, et tout irait bien. C'est comme ça qu'il faut faire. On a toujours fait comme ça." ... il y a d'autres façons de vivre, chez d'autres gens, qui ont toujours fait autrement...
Beaucoup de gens veulent transmettre ce qu'on leur a inculqué, transmettre leurs valeurs, leurs opinions, leur façon de vivre. Je le comprends. Mais je blâme que cette transmission se fasse tyrannique.
Tu seras directeur, comme moi. Ce sera ta façon de m'approuver. Je veux que mes enfant me regardent avec admiration, ça fait à mon cœur comme une bénédiction sur toute ma vie, mes choix. J'ai besoin de cette reconnaissance.
(1) C'est le cas de Winston Churchill, brillant premier ministre anglais durant la guerre de 1939-45. L'écrivain Stephen Zweig le décrit comme un miracle d'ajustement entre ce terrible moment de guerre et le caractère de Churchill, sa fascination pour l'armement militaires, sa terreur que l'Angleterre soit battue. A n'importe quel autre moment de l'histoire, Churchill eut été un sombre alcoolique brouillon et batailleur.