Dieu existe, c’est sûr,
du seul fait que certains d’entre nous croient en
Dieu, il existe,
il existe par leur foi, par leur témoignage, par
leur cœur orienté,
il existe par leur conviction, par leur attachement.
Il est vivant
Vivant comme le sont nos regrettés, dont on dit
qu’ils sont toujours avec nous,
nos morts qui peuplent notre tendresse et nos
pensées.
Par la foi des croyants, Dieu est vivant, jailli du
tombeau.
La foi suscite Dieu, fait émerger Dieu du néant, et
du nihilisme.
La foi renverse des montagnes, c’est vrai je l’ai
constaté.
Bien que convaincu qu’il n’y a pas de Dieu
personnel, je ne peux pas dire que Dieu n’existe pas. Car Dieu existe par ceux qui croient en Dieu.
Il est une création humaine, né de l’esprit humain
parce que désiré (oui, le désir est une force si puissante qu’elle est
créatrice !).
Dieu est masculin (et maternel), doué d’intention et
d’amour.
Dieu est amour : c’est sa nature, son essence. Quiconque aime connaît Dieu.
Il a pour le monde un plan, un projet essentiellement
basé sur l’accomplissement humain et la réussite de l’amour.
A la question intime « Que dois-je faire de ma
vie ?» certains associent cette autre question :
qu’est-ce que Dieu attend de moi, quel est le Projet de Dieu pour moi ?
La
réponse est la même : Dieu souhaite la réussite de l’Amour et
l’épanouissement pour chacun.e.
Depuis toujours, Dieu préside à la création du
monde, il guide les humains (récalcitrants et foncièrement mal orientés).
On peut lui demander des choses, on peut lui confier
nos angoisses, c’est une divinité tutélaire, bienveillante, omnisciente,
puissante.
Lorsque nous éprouvons une contradiction entre la bonté toute puissante de Dieu et le mal, le malheur, la souffrance, il faut se souvenir que les chemins de Dieu sont impénétrables, c’est-à-dire connus de Lui seul, et qu’il est un Dieu non-interventionniste qui se refuse à manipuler les destinées humaines.
Parfois il faut bien reconnaître qu’il n’y a ni
logique ni sens à certains malheurs. Or l’absence de sens est cruelle, il faut
alors donner sens aux événements, même terribles et inattendus. Et justement
Dieu est là pour ça aussi, pour donner du sens à l’absurde, pour « habiter
la souffrance humaine ».
C'est le rôle de Dieu-fait-Homme : l'innocent crucifié, dont la mort est absurde, lui qui conteste la religion aliénante, lui qui ouvre un accès direct à Dieu, lui qui ne porte pas de jugement et fait bon accueil aux pécheurs, lui en qui tous les damnés de la terre trouvent hospitalité, sans condition. En traversant la mort, il a vaincu tout à la fois le mal, le malheur, et l'absurde. Il offre cette victoire à ceux qui veulent être ses disciples.
Dieu est parfois satisfait, parfois courroucé, par nos comportements. C’est simple : Dieu approuve lorsque nous vivons selon l’amour, le respect, la fraternité, l’accueil, le partage (ce sont toutes des valeurs relationnelles). Il désapprouve lorsque nous vivons selon la négation de l’autre, lorsque nous refusons l’amour, lorsque nous agissons contre la Vie (y compris la nôtre).
Lorsque Dieu désapprouve, certains d'entre nous pensent qu’il punit, afin de conduire le pécheur vers la réflexion, l’amélioration,
la conversion du cœur.
D’autres pensent au contraire que Dieu ne punit pas,
n’intervient pas, mais laisse le pécheur subir les conséquences de son propre
égarement, dans l’espoir qu’il ouvre les yeux et s’amende.
Certains d’entre nous pensent que les Justes seront accueillis dans la Demeure de Dieu (et peuvent l’être dès leur vie présente), selon leurs mérites, selon la droiture de leur cœur, selon leur Foi. Les méchants et les impies seront écartés de cette béatitude, ils n’hériteront pas, ils iront soit au néant, soit au supplice.
La fraternité est un enjeu majeur du Projet de Dieu :
chaque fois que vous faites le bien à l’un de ces petits, à l’un de ceux qui
sont vulnérables, ou isolés, ou exploités, c’est ultimement à Dieu que vous le
faites, car en Dieu se rassemblent tous les membres de l’invisible fraternité
humaine.
Pour savoir comment organiser une société juste et
fraternelle, il faut donc mettre les pauvres au centre du projet. Sinon on
s’égare, et on échoue.
On voit ici que la religion est forcément politique puisqu'elle envisage les rapports humains et l'organisation de la société des humains.
Pour collaborer au projet de Dieu, sont utiles l'esprit de service, la connaissance, la sagesse, les vertus, la piété. Prière et Méditation aideront chacun à la connaissance de son propre esprit, à la conscience de ses attachements, à la conscience de la nature éphémère des phénomènes (matériels et émotionnels), à prendre conscience de l’unité du monde, et découvrir que l’individualité et l’égo sont illusion, et que la course au pouvoir, aux richesses, et au prestige, sont vaines.