vendredi 25 décembre 2015

Beaucoup de gens comprennent seulement à la fin de leur vie qu’être heureux, c’est un choix.

En s'occupant pendant plusieurs années de patients dans les dernières semaines de leur vie, une infirmière australienne, Bronnie Ware, a recueilli leurs derniers mots, vœux et souhaits: dans son livre The top five regrets of the dying (les cinq plus grand regrets des mourants), elle s'intéresse plus particulièrement à la «clarté de vision que les gens atteignent à la fin de leur vie, et à la façon dont nous pourrions apprendre de cette sagesse».
Elle explique que les réponses de ses patients sur leurs regrets ou des choses qu'ils auraient aimé faire de manière différente se recoupaient, sur «des thèmes communs qui revenaient constamment».
« Les gens grandissent très vite lorsqu’ils sont confrontés à l’approche de leur mort. Ils font l’expérience d’une succession d’émotions très diverses : le déni de réalité, la peur, la colère, le remords, encore le déni, pour finalement accepter la situation, et de trouver la paix.»
Voici les cinq plus grands regrets des patients dont elle s'est occupée:


1 – D’avoir mené une vie qui faisait plus plaisir aux autres qu’à eux
« C’est le regret le plus commun », confie Bronnie. « Quand les gens réalisent que leur vie est presque finie, ils découvrent que de nombreux rêves sont restés sans suite. La plupart des gens n’ont pas réalisé la moitié de leurs rêves et ils doivent mourir en sachant que c’est à cause des choix qu’ils ont fait, ou qu’ils ont refusé de faire. Une fois que l’on a perdu la santé, c’est trop tard. Les gens ne se rendent pas compte que la santé est synonyme de liberté, jusqu’à ce qu’ils tombent malades. »
2 – D’avoir travaillé si dur
« Ce regrets est commun à tous les patients masculins dont je me suis occupée. Ils sont passés à côté de la jeunesse de leurs enfants et de la compagnie de leur partenaire. »
3 – De ne pas avoir eu le courage d’exprimer leurs sentiments
« Beaucoup de gens n’ont pas exprimé leurs sentiments pour continuer à maintenir une apparence de paix avec les autres. En conséquence, ils ont vécu une vie qui n’était pas la leur. C’est ainsi que beaucoup sont tombés malades à cause de l’amertume et de la rancœur qu’ils ressentaient constamment.»
4 – De ne pas être restés en contact avec leurs amis
« Beaucoup de mes patients ont été trop occupés dans leurs vies et ils ont négligé certaines amitiés qui finalement se sont effilochées. Il est très fréquent que les gens regrettent ces amis et pensent à eux au moment de mourir. »
5 – De ne pas avoir choisi d’être plus heureux
« C’est surprenant, mais cela revient souvent. Beaucoup de gens comprenaient seulement à la fin de leur vie qu’être heureux, c’est un choix. Ils restaient coincés dans leurs vieux schémas et dans leurs vieilles habitudes. Le soi-disant “confort” de la familiarité avait fini par  envahir complètement leurs émotions. La peur du changement les avait poussés à faire semblant d’être contents, alors qu’au fond d’eux-mêmes ils auraient voulu pouvoir rire de bon cœur et retrouver un brin de folie dans leur vie
[…]  Slate.fr  Février 2012



mercredi 20 mai 2015

Reconciliation Homily

… if anybody does sin, we have one who speaks to the Father in our defense—Jesus Christ, the Righteous One. He is the atoning sacrifice for our sins, and not only for ours but also for the sins of the whole world. 1 John 2:1-11 

Reconciliation is more than just God and myself.
Sin is not essentially personal.

The most important is : Sharing – Caring – Loving.

Sin is none of our business :
Jesus takes care of it; on his cross, he is loaded with the sin of the world, and he takes it to death.

Sin is none of our business.
Our business is to Share – Serve – Love.

Do you share your gifts? I mean the big gift of who you are – the big gift of who you have been given to be?
Are you happy with it? Are you thankful for it?
Do you share its fruits?

Love – Serve – Share.
This is not a penance service - but a reconciliation service.
We come to confession not to bask in ours sins, but to ask Jesus to take them away.
Jesus Lamb of God, you take away the sin of the World – have merci on us.

Let us focus on reconciliation,
let us hear Jesus whisper in our ears :
“You are my beloved one – Take care of my brothers and sisters, especially the vulnerable ones.  Do not focus on your sins – I will take care of your sins.

Come, my beloved one – Come.”

jeudi 19 mars 2015

Ces religieuses qui se négligent

Elles m’ont choqué hier soir ces religieuses qui se négligent. Il y en avait plusieurs, venues pour cette belle pièce de théâtre donnée à l’auditorium de la maison diocésaine.

Le cheveux gras, coupé à la garçonne, elles avaient gommé leur féminité avec d'amples vêtements qui estompent les formes, comme des adolescentes douloureuses, mal à l’aise dans leur corps. Leurs seins ne fleurissent plus comme un hommage à la féminité, invisibles sous le gros pull qui descend jusqu’à mi-cuisse, dissimulant aussi taille et hanches.  Une croix pectorale vient donner le motif de ce massacre : je me néglige pour Jésus. Je me renie pour être exclusivement à lui.  Personne ne les a forcées à cette ab-négation. Elles y sont peu à peu venues comme à un geste d’amour.

 
S’aimer soi-même est un devoir sacré, parce que le Christ nous encourage : « aime ton prochain comme toi-même ».
S’aimer soi-même est la première école du respect, de la bienveillance, de la gratitude : ce merci intérieur qui sait voir le don, le beau, le cadeau, au milieu de nos vies mêlées de grimaces et de sourires. Il faut honorer le don : il faut s'aimer soi-même.


Pourquoi croyons-nous parfois que s’aimer soi-même c’est mal ??
Notre religion nous encourage-t-elle à cette négligence de soi ?
Cette négligence a un côté malsain, comme la consécration d’une psycho-pathologie. C’est plutôt bon signe que les jeunes ne puissent pas s’identifier à des modèles qui ne s’aiment pas.

Combien de fois ai-je imaginé être invité à prêcher pour une communauté de religieuses, et leur disant : Mes sœurs, aimez vos seins ! Soyez femmes et heureuses de l’être. Accueillez généreusement ce qui vous est donné. Faites honneur à la femme que vous êtes, faites honneur au don de Dieu. J’admire certaines congrégations religieuses qui valorisent la féminité. Les xavières, avec simplicité, sont des femmes épanouies.
 
S’aimer soi-même, ça commence par respecter ce que je suis, respecter mon histoire personnelle, qui m’a porté à la vie. C’est respecter les talents que la vie m’a donnés. Le respect n’empêche pas la critique. S’aimer soi-même c’est aussi respecter mes hésitations, mes faiblesses, mes mauvais côtés. C’est s’interdire de murmurer en soi-même des paroles de mépris comme « je suis inintéressant ». François de Salles invitait sans-cesse ses sœurs à êtres emplies de bienveillance et de douceur vis-à-vis d’elles-mêmes.  S’aimer soi-même c’est porter sur soi un regard bienveillant, sans dureté mais sans naïveté.

S’aimer soi-même c’est n’être pas en colère contre mon apparence, contre les traits de mon visage, ou la texture de mes cheveux. C’est s’interdire de murmurer en soi-même des paroles de jugement comme « je suis moche ». C’est discipliner mes humeurs jusqu’à aimer ce corps que je suis. Ce n’est pas le plus beau, ni le plus solide, ni le plus attirant, mais c’est moi, c’est mon corps, et je veux m’aimer comme je suis.

S’aimer soi-même c’est accepter de ne pas être toujours parfait, d’être parfois mauvais, pris en défaut, et même pris en faute ! C’est s’interdire de murmurer en soi-même des paroles de condamnation comme « je suis un salaud ».
Accepter… et pourtant ne pas renoncer au combat, pour progresser, pour ne pas rester dans ces fautes, pour savoir demander pardon, pour savoir humblement reconnaître mes tords.

S’aimer soi-même c’est aimer la joie, aimer les plaisirs, savoir ce que (et qui) l’on aime. Dieu serait-il un rabat-joie ?? Entre recherche vaine et effrénée de plaisirs, et méfiance pour le plaisirs, n’y a-t-il pas la place pour une joie, une louange, un amour de la beauté ?

 
La sobriété semi-dépressive guette parfois ceux qui se sont engagés en religion. Cette sobriété est d’abord un acte militant contre le règne de l’apparence et du paraître, contre la tyrannie matérialiste. Mais elle tourne parfois à l’acédie, vice de forme du Christianisme… A force de viser le détachement, le sel a perdu sa saveur.

Celui qui s'aperçoit qu’il est déprimé doit chercher des solutions pour aller mieux – c’est un devoir sacré ! S’y complaire c’est mal ! Ne pas se soigner, c’est mal.

Mon ami Toïdi, togolais, avait cette expression traditionnelle : Voici une personne qui se respecte. Une personne qui se respecte a un minimum d’exigence intérieure. Elle se fait respecter. Elle fait respecter le don de Dieu qu’elle est elle-même. Elle n’est pas esclave des modes, des jugements. Elle ne se laisse pas enfermer par le regard des autres. Elle a sa liberté. Elle n’est pas comme les autres. Elle est elle-même, fièrement, simplement, et avec gratitude.
Elle ne se néglige pas.

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jeudi 29 janvier 2015

Contre l'abnégation

J’ai cru que l’évangile le demandait.
J’ai cru bon d’aimer en renonçant à moi-même,
J’ai cru juste de mettre en retrait mes désirs, mes goûts.
J’ai même cru que ça me sauverait !

C’était une erreur. J’ai dépéri. Ca m'a rendu triste, un peu dépressif.
J’ai cru que Jésus disait « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il se renonce lui-même. »
 
Mais non, Jésus n’a pas demandé ça.
Une telle demande serait malsaine, une telle demande produirait de la négation de soi, ce qui serait une faute contre le don, une faute contre la grâce. Ce serait source de tristesse et de déprime. Je l’ai vu parfois chez des chrétiens. Surtout chez des prêtres.
 
On trouve des prédications qui dénoncent l'esprit de maîtrise : A quoi reconnait-on la marque de Satan ? Au goût de la possession et de la volonté propre. Tout selon mon désir, tout selon ma mesure. La royauté et la loi, l’ordre que j’impose aux éléments, au monde, à mon prochain - tout me sera soumis. Je m’appartiens !
Mais une telle dénonciation risque d'encourager le mépris de soi, et de laisser mal comprendre ce que signifie marcher à la suite du Christ. Je crois que ce serait malsain.
 
Certaines écoles spirituelles nous ont mal aiguillés. Voyez cette glorification de la destruction de soi-même :
« Avant toutes choses, il faut donc faire de moi un homme nouveau ; il faut cesser d'être tout ce que je suis, afin de pouvoir être tout ce que vous prétendez que je sois; […] il faut donc en quelque sorte me détruire moi-même ; puisque cela ne se peut que par de violents combats contre moi-même, que par une mortification continuelle, que par une parfaite abnégation, c'est par là que je vais entrer dans la sainte carrière où vous m'appelez. Tels furent les sentiments d'Ignace, telle fut sa résolution.
Abbaye de Saint Benoît (Suisse) – Sermon pour la fête de St Ignace de Loyola

Si je parle contre l’abnégation, ce n’est pas pour défendre une idée.
Ce n’est pas une idée mais un constat : elle porte trop de mauvais fruits.

Je pense à mes frères semi-dépressifs, qui croient que c’est ce qui leur est demandé.
Dis-moi,
- Est-ce que tu prends soin de toi ? Est-ce que tu te donnes des plaisirs (ou seulement du repos) ? Est-ce que tu fais des choses que tu aimes, par esprit de louange : pour jouir de tes goûts et rendre grâce à Dieu ?
- Est-ce que tu t’interdis de protester lorsqu’on te manque de respect ? Est-ce que tu es d'une gentillesse mal placée ?
- Est-ce que tu subis des réunions chiantes et mal préparées ?
- Est-ce que tu subis les autres – et si oui, pourquoi, qui te l’a demandé ?
 
Le Christ ne demande pas la négation de soi. Il dit : Viens à ma suite et laisse-moi te montrer, te guider. Veux-tu élargir ton regard, et l’élever ? Il te faut renoncer à tout maîtriser dans ta vie, et accepter que le regard aimant et la parole de l’autre peuvent engendrer, comme une bénédiction, une source de renouvellement.
 
 
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